Dans la plupart des cas, un circulateur à vitesse variable requiert un fonctionnement minimum pour éviter sa surchauffe et une usure prématurée.
Pour garantir ce fonctionnement minimum, on ne peut pas réutiliser le traditionnel by-pass de pression différentielle avec un circulateur à vitesse variable.
Rappel du fonctionnement du by-pass ou soupape de pression différentielle
Le rôle de la soupape de pression différentielle est de maintenir le point de fonctionnement du circulateur le plus possible à sa valeur nominale (point A, dans le graphique ci-contre). Sans soupape de pression différentielle, lorsque le débit dans le circuit diminue à cause de la fermeture partielle des vannes deux voies, la Δp du circuit augmente, point B. Cette augmentation de Δp peut entraîner la surchauffe du circulateur qui risque de le détériorer.
La soupape de pression différentielle, tarée à la valeur de la hauteur manométrique nominale du circulateur, permet de limiter l’augmentation de Δp, en by-passant le débit ΔQ. Ce comportement est garanti quelles que soient les conditions de fermeture des vannes de régulation de l’installation car, une fois réglée la position du bouton de réglage, la valeur de Δp d’intervention ne varie pratiquement pas en fonction du débit by-passé.
Grâce à ce by-pass, un débit suffisant est garanti afin de maintenir le circulateur au point de fonctionnement nominal, évitant ainsi toute surchauffe.
Pour régler la valeur de tarage du by-pass ou soupape de pression différentielle, il suffit de visser la poignée, si l’on souhaite diminuer la valeur de tarage. Pour augmenter cette valeur, il faut dévisser la poignée de réglage.
Le désavantage du by-pass, lorsqu’il est en ouverture, est qu’il dirige le fluide à la température de départ directement sur le retour, sans aucun échange thermique. Aussi, la température de retour en chaufferie est réchauffée, diminuant voire empêchant le phénomène de condensation.
Compatibilité d’un by-pass sur un circuit avec circulateur à vitesse variable
Prenons un exemple de circuit où la Δp serait de 3 mCE pour un débit de 4 m3/h. La courbe du circuit hydraulique (courbe noire) rejoint la courbe de réglage du circulateur, établissant le point de fonctionnement A.
Régulation ΔP constante
En tarant le by-pass à 3 mCE, Δp nominale de l’installation, celui-ci se trouve de suite en modulation d’ouverture et engendre un sur-débit (courbe orange) préjudiciable à l’optimisation du fonctionnement du circulateur. En créant un by-pass entre le départ et le retour sans échange thermique, la température de retour en chaufferie est réchauffée, diminuant voire empêchant le phénomène de condensation.
En tarant le by-pass à une valeur supérieure à la valeur de Δp nominale, le by-pass ne s’ouvrira jamais ne répondant pas à sa fonction première : garantir au circulateur son fonctionnement minimum.
En tarant le by-pass à une valeur inférieure à la valeur de Δp nominale, le by-pass reste en ouverture permanente.
Régulation ΔP variable
En tarant le by-pass à 3 mCE, Δp nominale de l’installation, celui-ci est en position fermé. Cependant, à la moindre variation de l’installation, le by-pass s’ouvre, maintenant le point de fonctionnement tout en empêchant le circulateur à vitesse variable de s’adapter aux variations du circuit.
Comment garantir le débit minimum de fonctionnement requis par le circulateur à vitesse variable ?
La solution hydraulique la plus adaptée est de poser un stabilisateur automatique de débit, type Autoflow®. Cet organe taré au débit minimum, garantit le fonctionnement minimum du circulateur. Monté en by-pass sur le circulateur, il évite de réchauffer le retour, optimisant ainsi la condensation.
Exemple :
Pour une installation de 8 m3/h pour 6 mCE, on règle le circulateur à vitesse variable sur une Δp constante de 6 mCE.
Sur la courbe constructeur, le débit minimum (Qmin) pour une HMT de 6 mCE est de 700 l/h environ.
Pour garantir ce débit minimum au circulateur, il faut mettre en place un by-pass avec un Autoflow® taré à 700 l/h. Le débit au circulateur sera alors de 8,7 m3/h, soit un surdébit de + 8,7%.
Lorsqu’il n’y a pas de Qmin indiqué sur la courbe du constructeur, il faut se renseigner auprès de ce dernier afin de connaître la valeur de Qmin. Généralement une valeur de 10% du débit nominal est admise.